La fin contemplative constitue en vérité la ligne de force principale. Elle représente l’essence même de la vie carmélitaine depuis ses origines.
Le propos de Sainte Thérèse de Jésus avait été primitivement de fonder un seul monastère dans lequel un petit groupe de religieuses s’appliquerait à vivre « les conseils évangéliques aussi parfaitement que possible » en suivant la Règle primitive à l’exemple des ermites du Mont-Carmel dont l’occupation unique était la contemplation.
La nouvelle des guerres de religion en France l’a amenée à prolonger ce mode de vie strictement contemplatif par un idéal apostolique qui assumerait dans la prière « les grandes nécessités de l’Église ». Sainte Thérèse et ses filles vivront toutes occupées à prier pour ceux qui « sont les défenseurs de l’Église, pour les prédicateurs et les théologiens ». Ce que disait sous une autre forme Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face : « Je suis venue au carmel pour sauver les âmes et afin de prier pour les prêtres ».
L’idéal apostolique n’est pas surajouté à l’idéal contemplatif mais il en découle par une sorte de nécessité interne, comme un débordement de l’amour de Dieu en amour du prochain.
Tout apostolat actif proprement dit a été résolument écarté par la Réformatrice et aucune confusion n’est possible entre la « vie mixte » de la branche masculine des carmes et la vie purement contemplative des Carmélites.