Un peu d'histoire
L'Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel, comme son nom le donne à entendre, a été institué pour honorer la Mère de Dieu.
Une tradition multiséculaire identifie les premiers Carmes avec les ermites du Mont-Carmel, disciples du Prophète Élie embrasé de zèle pour la gloire de Dieu et vivant continuellement en sa Présence. L’Ordre voit donc en lui son propre fondateur.
Il fallut attendre le XIIIième siècle pour que les ermites s’organisent de façon durable. Vers 1210, le Supérieur, Frère Brocard, demande et obtient du Patriarche de Jérusalem, une règle qui ratifie et concrétise leur propos de vivre « dans l’obéissance à Jésus-Christ ».
Cette Règle approuvée d’abord par le Pape Honorius III, le fut à nouveau par Innocent IV en 1247 avec quelques retouches. Chassés de Palestine par l’invasion des Sarrasins, les Carmes ont émigré en Occident où l’Ordre se propagea rapidement.
Les terribles bouleversements que connut l’Europe vers la fin du Moyen-Age se répercutèrent aussi sur les Ordres religieux. Les Carmes, invoquant la nécessité de se livrer davantage à la vie active, sollicitèrent une rigueur moins grande quant à la garde de la cellule, aux jeûnes et à l’abstinence. La Règle fut mitigée par S.S. Eugène IV en 1431. C’est dans un monastère vivant sous cette Règle « mitigée » que Térésa de Ahumada est entrée en 1535 à Avila.
Après sa « conversion », poussée par des grâces mystiques et par les besoins spirituels de son temps, elle fonde le carmel de San José d’Avila, le 24 août 1562 à partir duquel elle opère la Réforme de son Ordre, y compris la branche masculine avec l’aide de celui qui deviendra Saint Jean de la Croix.
Approfondissant l’inspiration primitive de son institut, l’esprit des fondateurs et les saintes traditions, Sainte Thérèse de Jésus donne pour modèle à ses filles les saints ermites du Mont-Carmel qui ont passé leur vie dans l’obéissance à Jésus-Christ et à sa Très Sainte Mère. Avec équilibre et prudence surnaturelle elle adapte leur genre de vie aux conditions d’un monastère de moniales. Pour consolider son œuvre et compléter les détails que la Règle n’avait pu prévoir, elle écrit des Constitutions qui sont l’œuvre la plus concrète de son génie pratique. Ses Constitutions allaient obtenir l’approbation de l’Église lors du chapitre général des Carmes Déchaux qui eut lieu à Alcala de Hénarès le 13 mars 1581.
Ces Constitutions ont été adaptées selon le Concile Vatican II et les lois canoniques en vigueur conformément aux normes données par Saint Jean-Paul II qui les a approuvées le 8 décembre 1990.